Quelle peste !
Quelle peste ! L'origine de cette expression généralement utilisée pour désigner une personne qui nous est pénible, voire insupportable au sens premier du mot, vient certainement de loin, de l'enfer même de la peste. Camus entraîne le lecteur dans cet enfer, où toutes les émotions humaines sont mises à mal, un peu comme en temps de guerre, avec une quasi certitude : tout le monde ne pourra y échapper.
Le récit, publié en 1947, est ancré dans son époque - il se déroule en huis clos à Oran, ville de l'Algérie française en ces temps-là - mais pourrait sans difficulté être transposé de nos jours dans le cadre d'une épidémie si peu lointaine, comme celle qui a marqué l'Afrique de l'Ouest il y a peu avec le virus "Ebola".
Camus décrit un combat, une guerre contre l'autre, quel que soit cet autre. L'injustice, les défections, les victoires et les défaites ne manquent pas au tableau sombre que dessine l'auteur qui reste, au fond, très humaniste.