Une chute de près de 70 ans !
Venez, venez lire ce témoignage troublant d'un homme qui se confesse avec ferveur dans ce texte si moderne ! Ayez le courage d'affronter le requiem d'un homme qui se proclame pénitent pour mieux juger. Car ne vous en déplaise, vous serez jugé.
Le discours, plus exactement le monologue, long, continu, captivant, du narrateur est empli d'un malaise constant jusqu'au bout du livre. En langage verbeux, usant à juste titre d'un subjonctif bien placé, tel qu'il devrait être utilisé encore aujourd'hui par tous, le texte se décline tantôt dans une atmosphère de franche camaraderie, tantôt avec une envie encore plus franche de quitter là cet être malsain.
Ce malaise transpire en toile de fond de cette chute, qui n'en est pas une mais qui se veut un simulacre non assumé. En quelques pages, Camus met à mal - avec une vision du verre à moitié vide - la condition humaine face à ses incohérences et ses turpitudes existentielles.