Blog du cahier de brouillon

Les mille et une nuits, Shéhérazade, Haroun Al-Rachid et consort. Tous ces noms résonnent en nous comme autant de souvenirs liés aux histoires rocambolesques d'un Aladin ou d'un Simbad. Mais au-delà des versions hollywoodienne, disneyenne et autres,  la (re)lecture et la (re)découverte ces héros d'un autre temps, qui pour autant, faut-il le préciser, m'ont semblés si proches de notre civilisation, est un vrai plaisir. La richesse des mots et des expressions apporte une volupté que ni Disney ni Douglas Fairbanks et Maureen O'Hara (ravissante au demeurant) n'ont jamais pu rendre.

Pour les amateurs du genre, à suivre aux éditions Phébus libretto.

"Ivrogne, petite cinquantaine, récemment libéré de l'asile psychiatrique cherche emploi bien rémunéré".

Monsieur Jack Taylor, bienvenue dans le monde réel ! Ken Bruen revient avec son loser, toujours aussi percutant et irlandais. Un délice que je n'ose dévoiler plus avant et que je promeus (bah ! que c'est laid) avec conviction.

J'évoque certainement plus facilement les livres qui m'ont plus que ceux qui m'ont déplus. Parce qu'il m'est plus facile de parler de ce que j'aime que du contraire ? Peut-être... J'ai donc décidé de faire un sort à ces ouvrages, que j'ai bus jusqu'à la lie mais qui m'ont laissé un arrière goût de quelque chose de râté... et afin d'adoucir la pillule, j'ajouterai simplement que ceci n'est que mon avis personnel et qu'il n'engage que moi.

Le premier à passer à la trappe est celui "Le concile des maudits" de Peter Tremayne. Professeur d'histoire médiévale, l'auteur brosse avec précision le contexte dans lequel se déroule l'intrigue. Mais l'intrigue en elle-même relève à la fois de la magie de Mme Mim et des pouvoirs de Mandrake ! Bref, je ne le conseillerai qu'aux lecteurs qui aiment plus l'histoire qu'autre chose...

La deuxième salve concerne encore un Peter (hasard du moment ou bien ai-je réellement une dent contre ces gens qui portent ce prénom ?). Peter James, qui a peut-être un lien de parenté avec Mme P.D. James mais qui n'en a pas son talent, s'adonne au roman à suspense - thriller in the text - avec à mon sens un manque de conviction qui laisse le lecteur dériver allègrement et anticiper la fin bien avant que celle-ci ne survienne. A ne pas recommander !

Le constat est sans appel : deux Peter, deux anglais ! Mais serais-je donc parti en croisade contre les écrivains de la Perfide Albion ?

Dans la même veine que le précédent, David S. Khara poursuit ses investigations dans l'horreur. Horreur, certes, mais celle des hommes sans scrupules qui ont osé transgresser ce qu'aucune morale n'a jamais accepté ! Enfin, presque, car il est vrai que lorsque je repense aux méfaits de l'Inquisition d'une part et aux conquêtes coloniales d'autre part, je me sens soudain moins péremptoire. Mais la question n'est pas là : "Le projet Shiro" permet de retrouver les héros du projet précédent. Tous les héros ? Non, bien sûr, mais pour le savoir il faudra aller chercher l'information dans le coeur de l'ouvrage !

Le devoir de mémoire n'est pas qu'un simple effet de mode auquel il faut se raccrocher pour paraître dans le vent... c'est un long processus qui doit perdurer pour rappeler les faits, trop souvent effrayants et horribles, qui ont marqué l'histoire, devrais-je écrire l'Histoire, de l'humanité.

Sous couvert d'une aventure où le complot planétaire est très présent, David S. Khara a su me ramener vers de lointains évènement peu glorieux de l'espèce humaine : quand les nazis tentaient de régner sur le monde.