Blog du cahier de brouillon

Un titre prometteur pour le juge Ti. Une aventure vieille de 1000 ans mais qui ne manque pas de piquant et qui pourrait très bien se dérouler de nos jours, et même dans nos contrées occidentales. L'histoire utilise de nombreux artifices pour sauter de rebondissement en rebondissement, faisant à chaque chapitre avancer le lecteur là où l'auteur veut l'amener. Un bémol toutefois : j'avais trouvé la solution avant d'arriver au chapitre fatidique. En revanche, je laisse au juge Ti la paternité du châtiment ; il le mérite !

George Orwell n'avait pas dû en rêver, mais cela existe. 1984 au Japon, cela donne 1Q84. Roman d'anticipation qui se passe dans le passé - par analogie contraire, le roman de monsieur Orwell est un roman d'anticipation écrit dans le passé (en 1948) qui se passe dans l'avenir... y voyez-vous quelque ironie ? - et bien évidemment dans le Pays de Matin Calme. S'il y a bien une chose qui marque dès le début de la lecture du roman de M. Haruki Murakami,, et qui m'a semblé faire défaut pendant plus de 500 pages, c'est le sentiment que l'histoire va commencer sous peu. Encore quelques pages et l'action va enfin commencer. Non pas qu'il ne se passe rien ; mais le calme de l'histoire (est-ce là l'illustration du Pays de Matin Calme ?), le manque d'action et de relief, m'ont immanquablement ramené vers d'autres sujets... tout aussi japonais ! En cela, je pense à "Lost in translation", qui est rythmé par une action voisine du néant, mais - et c'est là sa grande qualité - qui réussit le tour de force de garder le spectateur (moi !) en haleine jusqu'à la fin.

Avis donc aux amateurs de calme, ce livre est pour vous ! Et ce n'est que le tome 1. Envisager les deux tomes à suivre, c'est envisager traverser le Sahara à pied, en short et chaussé d'une paire d'espadrilles, avec une canette de soda pour tout bagage. Simplement utopique.

Les lectures estivales, ici, avaient été l'occasion de découvrir le juge Ti, repris par Zhu Xiao Di. Cette fois, je suis retourné à la source pour retrouver le juge Ti des origines, celui de Robert Van Gulik, qui ressemble à son clone plus récent. Et j'ai trouvé un juge séducteur, combatif et combattant, rusé et inquiet dans cet opus intitulé "le collier de la princesse". Un héros des temps modernes - nous sommes au VIIème siècle de notre ère - qui ne cesse de surprendre.

Tout comme son successeur version 100% chinois, le juge Ti version Van Gulik est plaisant et peut-être même plus intrépide et aventureux. Un agréable moment dans le Chine millénaire et civilisée.

Cela ressemble à un titre de film, mais ce n'est pas un titre de film. Ni de livre ! Mais bien un ouvrage qui affiche savamment en couverture "Les lois fondamentales de la stupidité humaine". Tout un programme... L'auteur, Carlo M. Cipolla, érudit italien, règle visiblement ses comptes avec la société et ses pairs. Attention : si autour de vous, vous ne décelez aucun individu stupide, posez-vous la question : qui est le stupide alors ? Car à en croire la brillante démonstration de M. Cipolla, les stupides sont beaucoup plus nombreux que l'on ne peut l'imaginer. Et c'est peu dire !

Bon, tout ça c'est bien. Maintenant je sais que je peux classer mes concitoyens en quatre catégories, et en quelques sous catégories : les intelligents, les crétins, les bandits et les stupides. Mais je n'aime pas mettre les gens dans des cases parce que je n'aime pas moi-même être catalogué dans une catégorie définie à l'avance. Cela fait-il de moi un crétin ou un stupide ?

Dans la suite logique de mes lectures estivales, j'ai été happé par la "noyade en eau douce" de Ross MacDonald. Même personnage principal, même ambiance gris/noir qui se traduit par un portrait peu glorieux de l'être humain. Et toujours ce phrasé qui retient l'attention jusqu'à la dernière ligne. L'histoire se passe il y a longtemps, dans les années 50 - au XXème siècle ! Nous sommes au XXIème siècle, mais les choses n'ont guère changé...