Surprise ? Oui, celle de la déception. On dira tout ce que l'on voudra, je fais partie de ceux qui n'ont pas aimé la reprise de la série. Donc déçu, quand les trois premiers tomes avaient été tant prometteurs.
L'histoire, certainement par choix de créer l'ambiance, est longue à se mettre en route, l'auteur s'appesantit sur des détails sans importance et la présentation des personnages n'en finit plus. Et puis au trois quarts du livre, tout s'enclenche ! Mais à ce niveau, c'est une nouvelle de cinquante pages qu'il aurait fallu écrire, et l'histoire était dite.
J'ai le sentiment diffus que l'histoire passe à côté du plus important ; ou bien cela signifie-t-il la venue d'autres épisodes qui tenteront de relever un défi bien mal parti ? A en croire Wikipédia, la réponse serait "oui"... mais la question suivante sera : cela vaudra-t-il le coup d'oeil ? A suivre - ou pas !
Le rêve américain, au bout du compte, ça reste un rêve ! Harlan Coben, que je découvre - enfin dirai-je ! - à travers cette oeuvre "Ne t'éloigne pas", reste en ce qui me concerne... loin du rêve !
Ce roman - les puristes me diront que ce n'est pas son meilleur, et je répondrai que c'est tant mieux - est certes propre, construit, réfléchi... mais il lui manque une âme. Peut-être est-il trop propre justement ? Je ne saurais dire, mais mon ressenti est, au bout du compte, l'impression d'être passé devant une jolie vitrine, bien faite, mais trop impersonnelle. Je n'ai pas trouvé ma place dans ce texte ; voire, je me suis parfois dit que j'aurais pu le faire ! mais là, ça se saurait et Harlan Coben s'appellerait autrement !
L'Amérique profonde - le Kansas, voilà le cadre de ce roman aux relents de western - devrions-nous dire midwestern ? - qui se passe au coeur d'une société américaine puritaine, arc-boutée sur ses principes et soucieuse des apparences. J'ajouterai en prime, comme dans tout bon western qui se respecte, l'usage des armes est naturel et de rigueur.
L'auteure, Lori Roy, plonge le lecteur dans un drame dont l'intrigue se renifle dès les premières pages - voire dès les premières lignes - mais qui se dénoue petit à petit au fur et à mesure que les personnages prennent de l'importance et de la rondeur.
Patrick Graham a choisi de faire voyager son lecteur dans toutes les dimensions à travers son thriller : "Ces lieux sont morts". Dimension géographique, à travers de nombreux états des Etats-Unis, dimension spirituelle, en replongeant de manière récurrente dans les souvenirs des habitants de ce qu'il nomme "les lieux morts".
Un peu déroutant au début, le récit s'installe rapidement pour devenir captivant... même si l'issue semble évidente bien avant le dénouement, l'auteur sait amener son lecteur jusqu'à la fin avec une finesse surprenante, en cultivant l'incertitude de celui-ci.
Une lecture qui distrait, au sens étymologique du verbe : qui détourne, qui sépare...
Le saviez-vous, les armes peuvent parler ! Et quel langage utilisent-elles ? Celui des rues, cru, sans fioriture et forcément violent et argotique. Comme dans le roman de Warren Ellis où les mots colorés éclairent d'une atmosphère peu orthodoxe ce récit, loin, très loin des romans noirs classiques. Mais pour autant, tout aussi captivant et intrigant.
L'auteur ne manque pas de cultiver ce particularisme lexical, certainement issu du monde des comics qu'il affectionne.
Dans "Gun machine", John Tallow est un loser qui, comme beaucoup de losers de romans noirs, donne un grand coup de pied dans sa fourmilière locale ; elle aussi haute en couleurs et en hauts faits d'armes. Un roman qui reste surprenant.
