Les lectures estivales, ici, avaient été l'occasion de découvrir le juge Ti, repris par Zhu Xiao Di. Cette fois, je suis retourné à la source pour retrouver le juge Ti des origines, celui de Robert Van Gulik, qui ressemble à son clone plus récent. Et j'ai trouvé un juge séducteur, combatif et combattant, rusé et inquiet dans cet opus intitulé "le collier de la princesse". Un héros des temps modernes - nous sommes au VIIème siècle de notre ère - qui ne cesse de surprendre.
Tout comme son successeur version 100% chinois, le juge Ti version Van Gulik est plaisant et peut-être même plus intrépide et aventureux. Un agréable moment dans le Chine millénaire et civilisée.
Cela ressemble à un titre de film, mais ce n'est pas un titre de film. Ni de livre ! Mais bien un ouvrage qui affiche savamment en couverture "Les lois fondamentales de la stupidité humaine". Tout un programme... L'auteur, Carlo M. Cipolla, érudit italien, règle visiblement ses comptes avec la société et ses pairs. Attention : si autour de vous, vous ne décelez aucun individu stupide, posez-vous la question : qui est le stupide alors ? Car à en croire la brillante démonstration de M. Cipolla, les stupides sont beaucoup plus nombreux que l'on ne peut l'imaginer. Et c'est peu dire !
Bon, tout ça c'est bien. Maintenant je sais que je peux classer mes concitoyens en quatre catégories, et en quelques sous catégories : les intelligents, les crétins, les bandits et les stupides. Mais je n'aime pas mettre les gens dans des cases parce que je n'aime pas moi-même être catalogué dans une catégorie définie à l'avance. Cela fait-il de moi un crétin ou un stupide ?
Dans la suite logique de mes lectures estivales, j'ai été happé par la "noyade en eau douce" de Ross MacDonald. Même personnage principal, même ambiance gris/noir qui se traduit par un portrait peu glorieux de l'être humain. Et toujours ce phrasé qui retient l'attention jusqu'à la dernière ligne. L'histoire se passe il y a longtemps, dans les années 50 - au XXème siècle ! Nous sommes au XXIème siècle, mais les choses n'ont guère changé...
Un petit détour vers la Vendée où officie mon beau-frère. Oui, je sais, les histoires de famille ne sont pas toujours les plus drôles, même si se sont parfois de drôles histoires de famille ! Dans le cas présent, et pour la petite histoire, Christophe, mon beau-frère, a mis par écrit quelques contes de sa composition basés sur une observation acérée de son environnement direct, le peuple vendéen. Et là, je suis certain qu'il y a beaucoup à écrire...
Ce recueil de contes et nouvelles mérite un encouragement, notamment pour les histoire d'Angèle, des trois frères et d'un petit garçon qui croit à la fin du monde. A travers ces histoires, les thèmes moderne sont approchés et posent le point de départ à une réflexion sur notre vie aujourd'hui au XXIème siècle. Un grand bravo d'encouragement à cet artiste auteur-compositeur qui écume les campagnes du sud Vendée.
Fred Vargas : auteure à succès de romans policier, mettant en scène, notamment, le commissaire atypique Jean-Baptiste Adamsberg.
Il est vrai que si le héros est hors du commun, l'écrivaine l'est aussi. Pour être franc, elle n'est pas mon auteur préféré mais il y a quelque chose dans son oeuvre qui me fait régulièrement remettre le nez dans les aventures tarabiscotées d'Adamsberg. Une alchimie détonnante, un équilibre percutant et instable, des sensations impalpables ? Oui, quelque chose de ce calibre, indécis et pourtant très présent avec des contours si flous que s'en est précis.
Je n'ai jamais évoqué les ouvrages de Mme Vargas, pour la raison évoquée ci-dessus, mais je lui dois bien ceci : de longues heures rapidement passées entre les lignes de romans parfois mal ficelés où l'intrigue ne tient qu'à un fil que le héros sort de sa poche comme le magicien sort le lapin de son chapeau : l'évidence était tellement énorme que, par pudeur, tout avait été fait pour la cacher...
On aime, on n'aime pas, je pense que tout est histoire de perception et de tempérament. Mais elle, Mme Vargas, a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent. Et le dernier lu est pour le moins surprenant...
