Surprenant récit que voilà : celui d'un futur homme d'Etat (remarquable au demeurant bien que l'homme en question soit britannique !) qui propose sa vision du continent africain. Surprenant, car s'il est très en avance sur son temps (nous sommes en 1907), il reste toujours dans sa philosophie révoltant, bien que modulé par une franchise que nos politiques d'aujourd'hui devraient tenter de suivre.
Et dans la veine de l'homme politique qui profite des moyens de l'Etat, Churchill ne semblait pas en reste. Les moeurs évoluent car de nos jours pour moins, les ministres sont remerciés et les médias jouent là un rôle de contre-pouvoir certain. Ce n'était pas le cas à l'époque...
Quoiqu'il en soit, Churchill brosse un tableau d'une Afrique qu'il voudrait idyllique mais qui reste l'Afrique. Le discours se veut volontairement humaniste mais se profile derrière des mots policés une volonté de colonialisme et d'interventionnisme de la Perfide Albion, en somme toujours égale à elle-même !
Un irlandais alcoolo, deux irlandais alcoolos, trois irlandais alcoolos, ... après tout quoi de plus naturel ? C'est oublier que l'Irlande n'est pas uniquement la patrie du whiskey et de la Guinness, délicieuse au demeurant pour qui n'en abuse point !
Et comme ce n'est pas le cas du héros -anti-héros- de cet opus, l'ambiance tourne rapidement à la gueule de bois. Mais une bonne gueule de bois, de celles qui laissent un goût bizarre dans la bouche et qui empêchent de bouger ! Alors me direz-vous, comment un soit-disant détective peut arriver à quelque chose du fond de son trou qui ressemble à s'y méprendre au cul d'une bouteille vide ? Réponse : parce qu'il est Irlandais...
Derrière l'originalité de l'oeuvre, un polar mené par une jeune et jolie ethnologue française (du moins je l'ai supposée telle) dont l'action se situe au Bhoutan et en Inde sur les contreforts himalayens, il y a le fond : une guerre froide insidieuse où le Tibet apparaît muselé par le grand frère chinois qui n'hésite pas à menacer ses voisins et recourir à de basses pratiques pour arriver à ses fins.
Au-delà de ça, j'ai été charmé par l'objet livre en lui-même : les éditions Kailash (si j'en crois leur site, filiale des éditions Harmonia Mundi), sont d'un naturel que l'on avait oublié : la finition du livre, avant même d'avoir lu la première page, est déjà un voyage vers l'Asie !
Le site de l'auteur, Bernard Grandjean, mérite également un détour.
Quand on parle de libre, on pense logiciel et licence, plus rarement musique, mais assurément jamais (ou presque) film. Et pourtant le monde du libre n'est pas en reste dans ce domaine. Bon d'accord, les logiciels libres n'ont plus à démontrer leur force dans la création artistique et l'animation, de grands studio s'en servent désormais quotidiennement. Mais qu'en est-il de la production et du contenu ? Un petit tour sur le wikipédia (en), et là aussi, permet d'avoir une idée de ce qui se développe dans ce domaine. Entre autres choses agréables, mais là c'est histoire de goût, les courts métrages de la fondation Blender qui n'ont rien à envier aux productions commerciales, les films "blues" du dénommé John Doe qui valent également un détour, et ce petit bijou d'animation indienne (enfin, je le suppose mais n'en suis pas certain) qu'est Sita Sings the Blues.
Pour compléter le sujet, je renvoie également aux sites "Linux Prod" et "Linux Graphics" qui sont de petits condensés précieux des outils de création visuelle.
Des étudiants de l'université de Nantes ont consacré leur travail à la traduction d'une bande dessinée américaine - créée et diffusée sous forme de "comic" par l'université de Duke (USA) - qui traite, sérieusement, du droit de la propriété intellectuelle et du domaine public.
Même si les droits français et américain ne sont pas identiques, les propos relatés dans cette BD n'en restent pas moins édifiants et on mesure le fossé qui sépare encore les conceptions liées aux valeurs vénales (traditionnellement les tenants des mesures Hadopi en France) et l'esprit du libre, les anti-Hadopi. Me trompè-je ?
