Où Lew Archer subit les évènement et tombe amoureux ! Que peut-il arriver de pire au beau gosse à la belle gueule - Lew Archer a pris les traits de Paul Newman au cinéma, c'est dire ! - amateur de jolies filles, certes, mais résolument célibataire ? Oui, s'amouracher de la femme d'un autre, surtout quand "l'autre" est soupçonné d'être un dangeureux tueur en série.
Ross MacDonald prend plaisir a laisser son héros dans un marasme sentimentalo-policier, tout en lui épargnant pour une fois d'en prendre plein la gueule. Pour autant, le tableau au vitriol qu'il signe ici est conforme à son esprit : l'Amérique n'en sort pas grandie.
Retour aux sources : James Hadley Chase, écrivain reconnu du genre noir - pour autant considéré comme roman de gare, donc littérature mineure -, sort de son schéma narratif habituel dans cet ouvrage.
En effet, dans ce roman, "douze balles dans la peau", le héros prend le lecteur à contre-pied en cherchant à se débarrasser de son statut de mauvais garçon. Pour une fois, il est nanti, même s'il n'a pas toujours roulé sur l'or, et se prévaut d'une situation qui lui permet de profiter de son temps. Evidemment, cela ne peut durer !
Une histoire simple, écrite en langage châtié, confirmant le nouveau statut social du héros, que le lecteur suit comme un film sur grand écran.
Ce roman surprend par sa narration, où l'anti-héros se rapproche du lecteur. Mais une fois le décors posé, les événements s'enchaînent avec fluidité et le lecteur est séduit par la noirceur du récit. L'auteur, Hubert Tézenas, parvient avec une aisance déconcertante à créer une ambiance électrique au sein d'un paysage brésilien qui reste, dans l'imaginaire de chacun, doux et bercé par les airs de samba... sauf dans "l'or de Quipapa" !
Pour la petite histoire, Quipapa est située dans l'état du Pernambouc, à quelques dizaines de kilomètres de Recife au Brésil, un haut lieu du rêve brésilien.
Le rêve américain, au bout du compte, ça reste un rêve ! Harlan Coben, que je découvre - enfin dirai-je ! - à travers cette oeuvre "Ne t'éloigne pas", reste en ce qui me concerne... loin du rêve !
Ce roman - les puristes me diront que ce n'est pas son meilleur, et je répondrai que c'est tant mieux - est certes propre, construit, réfléchi... mais il lui manque une âme. Peut-être est-il trop propre justement ? Je ne saurais dire, mais mon ressenti est, au bout du compte, l'impression d'être passé devant une jolie vitrine, bien faite, mais trop impersonnelle. Je n'ai pas trouvé ma place dans ce texte ; voire, je me suis parfois dit que j'aurais pu le faire ! mais là, ça se saurait et Harlan Coben s'appellerait autrement !
Patrick Graham a choisi de faire voyager son lecteur dans toutes les dimensions à travers son thriller : "Ces lieux sont morts". Dimension géographique, à travers de nombreux états des Etats-Unis, dimension spirituelle, en replongeant de manière récurrente dans les souvenirs des habitants de ce qu'il nomme "les lieux morts".
Un peu déroutant au début, le récit s'installe rapidement pour devenir captivant... même si l'issue semble évidente bien avant le dénouement, l'auteur sait amener son lecteur jusqu'à la fin avec une finesse surprenante, en cultivant l'incertitude de celui-ci.
Une lecture qui distrait, au sens étymologique du verbe : qui détourne, qui sépare...
